Parmi les rares choses géniales que les humains ont inventé, il y avait ce qu’on appelait plus communément les festivités. Les festivités sont définies comme un rassemblement réjouissant dans le but de célébrer une fête. C’était une chose agréable, bien que la Plutonienne considérait la majorité des participants comme des demeurés, mais elle se devait d’apporter sa merveilleuse participation au “carnaval”. Les explosions de confettis, les rires des enfants, les couleurs, l’émerveillement, la vente de ces bonbons, tout portait à croire qu’il fallait profiter de cette opportunité pour se faire de l’argent. De plus, ce n’est pas comme si elle refusait de se mettre en avant. Il fallait qu’elle fasse toujours trop, qu’elle soit digne des mauvais regards d’autrui. C’était ça aussi le carnaval pour PVP, une sorte de Gay Pride ou les enfants étaient invités.

Elle aurait bien triché, en prenant une forme qui ne lui appartenait mais d’après la coutume il fallait uniquement porter une tenue et se maquiller. Alors prit une décision, elle ne pouvait avoir mauvais goût et se vêtir d’un mélange de toutes ces inspirations préférées… Jeux-vidéos, Pluton, vêtements féminins… Ce fut d’une grande difficulté, mais elle parvint à prendre part à cette problématique, et porta l'apparence d’une hawaïenne. Couronne de fleur volée fleuriste de la rue d’à côté, demi noix de coco scellées à sa poitrine, longue tige découpée dans le parc municipal lui entourant la taille, et toujours ce maquillage brillant plaquée à ses lèvres pulpeuses et plantureuses. Elle ne sortit pas sans non plus un petit panier garni de bonbons préparé avec ses propres confections, et la longue pelle dont elle se servait pour ensevelir les corps les autres jours de l’année.


Une fois dans les rues, il y avait des regards curieux qui passaient, tandis que d’autres semblaient plus perturbés. D’un geste assuré elle fit un clin d’oeil ainsi qu’un mouvement de bassin dans le vide pour montrer sa quasi nudité à un groupe de personnes âgées dont les mâchoire s’écroulaient. Son visage noir ne cessait de sourire constamment, d’un air carnassier. Son costume attirait l’attention tout comme son attitude, si bien que d’autres personnes sur le chemin avaient aussi joué le jeu de cette ambiance festive et portaient les couleurs de tas de références. Elle avait même croisé un homme en femme devant un hôtel de charme, ce qui confirma ses pensées,  c’était bien un dérivé de la gay pride.

La blonde arriva sur la place où se trouvait de nombreuses personnes dont de faibles, ridicules et petits enfants. Ils se précipitèrent et réclamèrent les sucreries pour que leurs parents daignent acheter des bonbons. Les géniteurs dépassés finirent par acheter les sacrifices sucrés, tandis que derrière son air souriant PVP les narguait. Les enfants heureux riaient, et les parents semblaient désabusés quand à l’idée d’utiliser leur porte monnaie...

Une fois les premières transactions effectuées, et le panier rempli d’argent elle prit la part d’aller boire sur la terrasse qui se trouvait à côté et croisa le regard d’une créature à huit pattes masquée…  Déception, ce n’était pas spider-man, mais une sorte d’arachnide masquée. La pseudo-hawaïenne se dirigea à la table à côté, ne cessant pas son jeu de regard. Après tout, ce n’était pas elle qui avait commencé… Il fallait bien qu’elle montre qui elle était. Une créature d’ailleurs, sûre d’elle, un poil dominatrice. Elle déposa sa pelle à ses côtés, s’assit sur la chaise et s’étira gracieusement avant de demander au serveur qui passait un soda à l’orange. L’araignée gypsi allait elle se noyer dans sa tasse ? Faisait-elle partie des aliens qui se laissaient éperdument dominés par les terriens ? PVP allait certainement le découvrir bien assez tôt.

“Bonjour, consoeur.” susurra t-elle, un sourire aux lèvres.

l’octopède ne semblait pas apte à la communication au premier abords. Avec ses babines elle finissait ses quelques gorgées chaudes sous le regard médisant de PVP. Elle fit tourner sa tasse trois fois, puis la reposa… PVP ne comprenait pas ce comportement irrationnel mais soit. “Après tout, même les aliens pouvaient être inférieurs mentalement, il ne fallait pas les juger…” PVP se disait bien que celle-ci avait un problème. Elle mit tant de temps à répondre, droite comme un piquet, gelée comme un glaçon, comme si un ballet était enfoncé dans son rectum. Puis elle prit un malin sourire avant de répondre… PVP leva un sourcil. L’attitude méprisante de cet alien ne lui plaisait pas. Elle était fermée comme une huître, seul son habillement coloré de rouge était ravissante, mais il trahissait ce qu’elle était vraiment.

Après tout, si c’était sa forme originale, les araignées ne sont pas des créatures géniales. Elles mangent le mâle durant la reproduction, pondent des oeufs sous la peau, sont très velues… Puis on ne peut pas dire qu’elles soient d’un grand charme… La seule chose qui pouvait intéresser PVP à leur sujet était leurs toiles. En effet, elle connaissait déjà leurs capacités à construire des toiles radio concentriques, de la même forme que certaines formes urbaines. C’était fascinant de les regarder agir au plafond en attendant que le sommeil vienne, mais cette araignée là, pour l’instant, froissait l’envie même de venir la chatouiller un peu…

PVP ne lâcha pourtant pas l’affaire. Elle n’était pas du genre à fuir. Elle resterait là jusqu’à la nuit tombée s’il le saut, bien que le soir il fasse un peu trop froid… Ce n’était pas une mauviette, elle en avait dans le ventre, alors lui rendant le même sourire elle répondit à sa voisine de table après avoir remercié le serveur de servir sa commande.

- Oh, vous savez, je ne suis pas du genre à beaucoup craindre le froid… Là d’où je viens, les températures étaient très basses… Oh non, je voulais juste vous faire la remarque que votre appareillage est plutôt charmant.

PVP désigna la tenue d’un coup de tête, prenant à ses lèvres charnues le verre, ne lâchant pas des yeux de la voisine de table. Elle prit une gorgée de boisson fraîche, appréciant le goût sucré dans sa gorge et la sensation agréable des bulles. Puis, elle reposa le verre, remettant ses lunettes de soleil sur ses yeux avec son autre main.