La vie à Dedale, c'était parfois plein de bonnes choses. Manger des spécialités locales, rencontrer des loups garous, se balader dans les quartiers riches avant que Vega file au boulot. Aujourd'hui, c'est promenade à un endroit qui n'est pas vraiment le votre. Mais l'avantage quand on est aussi beaux que vous, c'est que personne ne vous reproche rien. Ou peut être que les gens ont pas trop envie de venir faire chier un couple.




Bah oui. Après tout, c'est juste tout un tas de riches bourgeois qui possède bien trop. Qu'est-ce que vous risqueriez à rentrer dans le jardin d'un inconnu, hein ? Vous êtes largement capables de vous défendre. Parce que vous avez ramené de votre technologie, en arrivant.

Tu jettes un coup d'oeil dans des jardins, à droite et à gauche. Rien d'intéressant, hein ? Tant pis. Enfin, jusqu'au moment ou tu l'aperçois. Petit et frêle mais majestueux et élégant. Un coq. Il te faut ce coq.
Tu veux ce coq. Tu t'arrêtes, tu te tournes vers Vega et tu poses ta main sur son épaule pour l'arrêter. Tu tournes la tête vers le coq,
puis Vega, puis le coq.

T'aimes ces moments que tu peux passer en compagnie de ton double. Deneb te propose souvent d'aller marcher en sa compagnie, dans différents endroits. Ils sont généralement bizarre ou complètement barrés et tu imagines que c'est pour te faire penser à autre chose que votre condition d'aliens enfermés sur Terre. Vous ne parlez pas de ça, il sait très bien dans quel état cela peut te mettre. Et il n'aime pas vraiment se faire hurler dessus parce que tu es de mauvaise humeur. Comme tu n'adores pas particulièrement ça non plus, vous vous êtes mis d'accord.

Tu souris lorsqu'il parle de voler quelque chose, secouant légèrement la tête. Ca pourrait être drôle mais si vous commencez à faire ça, tu sais très bien qu'il va y prendre goût. Ca va devenir un jeu pour lui et il ne pourra plus s'arrêter. Vous allez avoir une discussion ennuyante, tu vas t'énerver et lui aussi, vous allez bouder, il va revenir vers toi et tu auras gagné. Ce n'est pas une perspective réjouissante alors tu te contentes de prendre sa main dans la tienne et caresser ses plumes par la même occasion. Elles ne sont pas aussi belles que les tiennes mais tu dois dire que tu peux lui mettre 4 pour l'effort.

Lorsqu'il s'arrête et pose sa main sur ton épaule, tu sais que c'est déjà trop tard. il a une cible en visuel et ne la lâchera pas.


Tu essayes de suivre son regard mais tu ne vois pas grand chose à part une niche au loin.


Un mouvement attire ton attention et enfin la lumière se fait sur l'énigme. Un poulet, il veut cette chose bruyante. Tu fixes tes prunelles remplies de jugement sur ton amour. Parfois tu te demandes ce que tu as pu lui trouver le premier jour. Ca te parait si loin.


Un frisson de dégoût te traverse rien que d'y penser. Tes belles plumes arrachées pour finir embrochée.

Elle a pas l'air de comprendre tout ce qu'il y a derrière ce poulet. C'est pas juste pour le manger, oh non ! Tu t'attendais à plus sympa de la part de quelqu'un qui a passé deux semaines dans le corps d'un oiseau.




C'est quand même plutôt choquant de sa part de vouloir le cuire. Tu ne manges pas de poulet, de toute façon. Pas de volaille, pas après deux semaines. Surtout que déplumer quelqu'un ? Ewwww. Non merci. Les plumes, c'est une BENEDICTION DIVINE. Enfin, divine, tout ça tout ça.

Tant pis pour sa réponse, tu VEUX ce poulet, et tu l'aura. Tu grimpes par dessus le grillage et tu t'introduis tout en discrétion dans le jardin de l'inconnu. Tu fonces vers le poulet qui se met à piailler. (ET NON PAS CAQUETER PARCE QUE C'EST PAS UNE POULE.)

Tu l'attrapes, tu glisses sa tête sous son aile pour la faire s'endormir -technique 100% certifiée, ça fonctionnait sur toi en oiseau, alors ça doit fonctionner sur lui.- et tu le glisses sous ton épaule, avant de ressortir du jardin. Tu le présentes à Vega, un sourire de fierté sur le visage.

T'as beau le tourner dans tous les sens, t'arrives pas à t'imaginer quelque chose avec des plumes. Vous avez déjà eu cette discussion avec Deneb de toute façon. Pas de cannibalisme dans la famille. Sauf qu'il ne parle pas de le manger.
Mais de le prendre dans la famille. Tu ouvres de grands yeux et tu l'observes pour savoir si c'est juste de passage. Mais non il semble obstiné et veut absolument ce truc chez vous. Ok il a une belle couleur et ses plumes semblent clean. Mais vous avec un appartement pas une ferme !

T'as même pas le temps de le retenir. Il saute et la seule chose que tu peux faire c'est soupirer en secouant la tête, les bras croisés. T'imagines même pas ce qu'il se passe dans son cerveau de piou pour qu'il pense à ce genre de choses. T'attends patiemment et une fois devant toi tu regardes le poulet sous son bras.


Tu poses tes prunelles sur l'animal qui semble s'éveiller au bout des bras de Deneb. Secoue ses pattes lentement comme s'il pouvait marcher et lorsque tu penches la tête, il le fait de son côté.


Tu ne fais que le taquiner -un peu- mais tu te dis qu'il aurait pu choisir un animal plus gracieux. Comme un aigle ou une chouette !


Tu t'éloignes du jardin d'où il vient au cas où les propriétaires reviennent, entrainant Eb et le poulet à ta suite.

Bon, déjà elle te laisse négocier, c'est pas mal. Et tu sais que c'est le début de la réussite. Elle ne peut pas te dire non, surtout quand tu la regardes avec tes yeux doux.  




Il est peut être pas exceptionnel, mais il est mignon. En plus, c'est trop tard. Vous êtes déjà partis et tu ne peux pas le ramener chez lui, il a ton odeur. Alors qu'elle le veuille ou non, il mettra les pieds chez vous. De toute façon, ça sera pas le truc le plus bizarre. Tu reposes le poulet par terre, il cogne sur le sol plusieurs fois avec son bec, puis vous regarde. Et il décide de te suivre, toi. Il a bien raison.

Il connait presque toutes tes faiblesses et il sait aussi très bien les utiliser lorsqu'il veut quelque chose. Alors tu te contentes de fixer ton regard le plus loin possible à l'horizon, comme si tu y cherchais une réponse. Est ce que tu vas le laisser avoir un animal de compagnie de cette valeur ? Est ce que tu vas laisser le poulet salir ton bel intérieur ?

Lorsqu'enfin tu remarques qu'il ne te suit plus, tu te tournes pour regarder l'oiseau faire. Il se poste à côté de son dit maitre et forcément un léger sourire se dessine sur tes lèvres peintes. Tu ne peux pas dire, ils vont bien ensemble finalement. Tu ne sais pas si c'est les plumes ou le regard vitreux qu'il affiche quand il pense, mais toujours est-il que ton cœur se rempli d'amour quand tu le vois si heureux. Bien sûr t'iras pas t'en occuper, mais si Deneb est content comme ça ...


Parce que tu sais que tu ne peux plus lui enlever l'idée de la tête, tu le connais trop bien. Tu passes une main pensive dans tes plumes et repose ton regard sur Deneb.


Tu soupires et tu imagines qu'il n'en sait pas plus que toi. Ca te désespère un peu mais tu ne te sépare pas de ton sourire.

Amoureuse toi ? Même pas. Beaucoup trop en fait.

Pour l'instant, tout va bien. Avec un grand sourire, tu t'apprêtes à rentrer tranquillement à la maison. Après tout, t'as ton poulet, pas vrai ? Elle fait genre, mais tu sais très bien qu'elle va finir par l'apprécier. En plus, elle parle du chat de la voisine. Tu te demandes si ça se mange, du chat. Peut être que c'est bon.




Boom.

Attends, comment ça, boom ? Vous êtes dans les quartiers riches, non ? Il devrait pas y avoir de boom ? En tout cas, il y en a un. Un gros,
lourd. Qui te péterait probablement les oreilles si t'étais humain.
Le souffle de l'explosion vient juste de faire vibrer tes plumes.




Tu étends ta cape de plume pour protéger tout le petit monde juste après avoir attrapé le poulet. Il est temps de décamper. Assuré que Vega soit bien devant toi, tu te mets à courir aussi vite que possible. Si c'était une personne, tu pourrais te battre. Mais pas là. Vous ne pouvez pas particulièrement attaquer de bombes.