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MessageSujet: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyLun 5 Mar - 15:23
six heures tapantes et la mécanique habituelle - tu te fonds dans la masse ordinaire et tu bats la cadence, un pied devant l'autre en feignant l'air pressé - un soupir, parfois, pour leur ressembler tout à fait. tu ne rentres pas chez toi, pourtant ; tu n'es pas des leurs - personne ne t'attend pour dîner, pas plus qu'on ne t'attend tout court, pour ce que ça change ; six heures tapantes et tu embrasses ta solitude comme on retrouverait une vieille amie.
ce soir tu n'échangeras ni sourire ni platitudes ; non pas que tu n'en ait un jour été particulièrement coutumière - t'as toujours été mauvaise, dans le fond ; rongée par une irrépressible envie de nuire, de faire le mal autour de toi - comme si t'avais une revanche à prendre. mais tu le sais bien tu n'as aucune excuse - tu n'as jamais manqué de rien ni de personne ; tout ce que tu perds, c'est en ton âme et conscience ; rien de plus qu'un de tes petits jeux malsains.

six heures tapantes et rendez-vous avec le diable - ce soir, en face à face avec toi-même.

le soir est déjà tombé quand tu arrives enfin à destination et tu te fonds dans la pénombre comme dans une embrassade familière - il n'y a autour de toi que des ombres, et la tienne se dresse désormais sur les marches de l'église ; dans une grimace, tu te fais la réflexion que même ses contours font tâche. tu t'accordes un instant de mépris envers les silhouettes voûtées qui vont et viennent, les regards fuyants et les têtes baissées - puis le claquement de tes talons au beau milieu du silence t'arrache un sourire mauvais ; tu n'aimes rien de plus que le sentiment de ne pas être à ta place, de déranger le monde autour - tu n'as jamais été que nuisance, mais tu t'en délectes chaque jour un peu plus. alors enfin tu t'avances sans crainte, comme si t'étais exempte de tout jugement ; et peut-être bien que tu l'es, en fin de compte - s'il existait bel et bien une quelconque puissance divine, nul doute qu'elle aurait mis fin à tes manigances assassines il y a bien longtemps de ça. tu laisses échapper un rire étouffé lorsque tu prends place - toute cette mascarade ne t'inspire rien de plus qu'un sentiment habituel de toute-puissance ; et puis l'envie de t'amuser un peu.

pardonnez moi mon père, car j'ai pêché.

d'ordinaire,  tu n'as besoin que de peu d'effort pour horrifier les hommes ordinaires ; un homme de foi, en revanche, sonne comme un défi à la hauteur. alors que la fête commence - il te tarde de voir jusqu'à quel point tu peux pousser le vice.

j'ai rencontré un homme, il y a quelques temps tu commences, en prenant le temps de laisser traîner chaque mot ; je vous épargne les détails - c'est toujours la même histoire, de toute façon. tu laisses ton regard se promener le long des murs l'espace d'un instant - ça ne t'inspire rien, comme à peu près tout le reste ; et tu reprends. j'ai voulu l'épargner, au début ; mais le pauvre fou s'est obstiné et tu souris rien que d'y penser ; tous les mêmes, pathétiques à en crever. j'ai écouté ses belles paroles ses colères et ses suppliques - et puis j'ai joué le jeu.

c'est un rôle que tu connais par coeur - un mélange écoeurant de sourires mielleux et de gestes attendris ; et cette envie irrépressible de tout envoyer valser - pourtant à chaque fois tu patientes et tu joues les amoureuses éperdues un peu plus longtemps ; non pas par gaieté de coeur, mais parce que tu sais quela chute n'en seras que plus belle. tu voudrais lui expliquer, mais il est encore trop tôt  - ce ne serait pas amusant, et puis tu t'égares ; alros dans un soupir, tu reprends :

je l'ai convaincu de tout quitter - femme enfant et puis tout le reste, tu reprends.et puis je l'ai quitté, lui.

tu te souviens des cris des larmes et de toutes ses menaces vaines - de ton rire impitoyable, sans l'ombre d'un remord ; du fracas de la porcelaine contre le mur des portes qui claquent et d'un coeur qui se brise - une mélodie que tu connais mieux que personne. un rictus te prend au visage sans que tu ne puisses rien y faire - il n'y a que ça qui t'amuse, et c'est comme ça ; t'as besoin de tuer l'espoir pour te sentir vivre.

je ne crois pas qu'il s'en soit remis, tu poursuis d'un ton égal - tu laisses planer un brin de silence, puis tu reprends ; vous croyez que j'irais en enfer pour si peu ?
Esmée
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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyLun 5 Mar - 16:33


cohen's masterpiece - six heures tapantes.
six fois les cloches sonnent, un glas lent et lugubre ; un puis trois puis six - le diable est dans les chiffres. il commence à faire nuit, déjà - la lumière des réverbères filtre à travers les vitraux, projetant sur tes mains des ombres colorées. six coups - c'est assez pour mettre un homme à terre. cela fait longtemps maintenant que tu n'aimes plus le son des cloches.
aujourd'hui, il est plus cinglant que d'habitude - comme un avertissement, comme une admonition. funestes auspices.

les gens vont et viennent, un flux homogène - les mêmes épaules tombantes & le même dos voûté, les mêmes yeux éteints mais implorants. et cette voix, oh, cette voix qui se voudrait honnête et bouleversante mais qui ne reflète rien d'autre que leur propre indulgence - ces inflexions mielleuses qui exigent le pardon, cette charité débonnaire par soi, vers soi. ce serait presque drôle si ce n'était pas aussi fondamentalement pathétique.
tu es installé dans le confessional, séparé des plus dévots par une cloison de bois ; une silhouette fluide, aux contours indistincts. tu pourrais aussi bien quitter la cabine - dans la majorité des cas, ils n'attendent pas de toi la moindre réponse - chacun, dans ton silence, trouve ce qu'il cherche : la miséricorde pour certains, des remontrances pour les autres. tu es à la fois l'instrument du pardon & du blâme - une lame à double-tranchant, maniée par un aveugle.

j'ai rencontré un homme, il y a quelques temps.
la voix est familière - ces modulations terribles, à la malice sous-jaçente. j'ai voulu l'épargner, au début ; mais le pauvre fou s'est obstiné. cet accent séraphique, comme une évidence. tu retrouves ses vices dans toutes les femmes. je l'ai convaincu de tout quitter... femme enfant et puis tout le reste. et puis je l'ai quitté, lui. amorale et obscène, infidèle mais sublime - katrina, comme un cadavre exquis. une héroïne tragicomique, à multiples facettes. vous croyez que j'irais en enfer pour si peu ? tu es secoué d'un frisson quand enfin, elle se tait. tu avais vaguement l'espoir qu'elle s'en aille sans demander son reste, ses méfaits avoués, mais de toute évidence elle ne quittera pas la cabine sans ta contribution. tu serais prêt à payer très cher pour qu'elle disparaisse, pourtant - elle, et toutes ses semblables ; autant de duplicatas de tes propres démons. de grandioses impostures.

- j'ai connu une femme, tu réponds enfin, d'un ton doucereux, qui s'adonnait à des jeux similaires. tu laisses passer une seconde, dix, trente. un soupir : aux bonheurs violents, des fins violentes. elle est morte - fauchée dans la fleur de l'âge par un amant éconduit. plus que cela : un fiancé - anéanti. tu serres les poings. à quoi bon s'inquiéter de l'enfer quand les conséquences terrestres sont aussi terribles ?




Azraël
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DARKCRY
MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyMar 6 Mar - 1:45
tu n'as jamais cru au paradis - petite, alors que tu tendais désespérément tes paumes vers le ciel, il te semblait à jamais hors d'atteinte - l'enfer quant à lui avait toujours été là ; il s'étendait à tes pieds comme un royaume & menaçait de t'engloutir à chacun de tes pas. c'était au fil des années devenu une présence familière - la certitude confortable de savoir que quoi que tu fasses, tu ne finirais jamais que six pieds sous terre comme tous les autres ; qu'à faire le mal ou faire le bien, on ne risquait finalement pas grand chose. c'était libérateur, même ; et tu n'avais que pour ceux qui s'échinent à aider leur prochain qu'un sentiment de profond mépris - à quoi bon s'empoisonner la vie à préparer la prochaine ? alors tu traverses l'existence à la manière d'un cyclone - tu n'épargnes rien ni personne, et lorsque tout autour est en ruine tu te tiens encore là, meurtrière mais triomphante.

j'ai connu une femme qui s'adonnait à des jeux similaires.

son ton ne trahit rien ou presque - pas plus que la cloison qui vous sépare. tu te surprends à tenter de deviner un visage entre les ombres ; tu crois voir des traits fins et un air étonnament juvénile - bien trop jeune pour prétendre pouvoir prêcher quoi que ce soit. son récit t'arrache un sourire mauvais - aux bonheurs violents, aux fins violentes : comme s'il pouvait en être autrement. tu n'as jamais trouvé satisfaction que dans la tourmente - ton bonheur existe dès lors que celui des autres cesse ; alors au diable - quant aux fins violentes, qu'importe ; tu cours à ta perte comme on se jette dans les bras d'une vieille connaissance.

à quoi bon s'inquiéter de l'enfer quand les conséquences terrestres sont aussi terribles ?

tu ne peux pas t'empêcher de laisser échapper un rire franc - à quoi bon ? pour la beauté du geste, tout simplement ; et puis pour la lenteur de la chute - pour les coeurs qui se brisent les os qui craquent & les espoirs qui se meurent ; pour les regards qui se figent, aussi - les visages déformés par l'incompréhension ; et enfin pour le chaos qui reprend ses droits. tu pianotes sur les boisieries au rythme des secondes - il n'y a pas de mélodie plus rassurante de savoir que chacune d'entre elles te mènent tout droit vers ta perte. un, deux, trois, dix - et ta voix qui brise le silence.

je pourrais vous tordre le cou, vous savez. tu lui laisses quelques instants encore - comme s'il n'était pas prêt à t'entendre. ou bien vous frapper la tête contre un mur jusqu'à ce qu'il n'en reste pas grand chose, pour ce que ça change - enfin, ce n'est pas l'important. un silence encore - mais dans ta voix pointe un soupçon d'amusement lorsque tu reprends ; vous auriez fait le bien toute votre vie et moi le contraire - et pourtant, lequel d'entre nous se tiendrait toujours là pour en rire ?

tu forces le trait - tu n'as il te semble jamais levé la main sur personne, et tu exècres la violence physique de toute façon ; la violence des mots a un charme bien à elle. mais ce soir tu as envie d'aller trop loin, et t'as le sentiment d'avoir trouvé le candidat idéal.

quant à votre amant, dans l'histoire, je crois qu'on le sait tous les deux, tu reprends ; il préfèrerait cent fois être mort. tu marques une pause, la dernière - vous ne pensez pas ?


Esmée
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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyMar 6 Mar - 12:37


last waltz
tu devais avoir vingt ans la première fois que tu l'as aperçue.
elle se tenait sur le parvis de l'église, main dans la main avec un autre - tu l'avais remarquée immédiatement, bien sûr ; il y avait dans le moindre de ses mouvements une intensité fervente que personne d'autre n'avait - une énergie électrique, véhémente, hypnotique. katrina, parmi les essaims de corps flasques et de visages apathiques, était comme une tâche de sang sur la neige : déplacée, mais fascinante.
après ça, tu n'avais pas su la sortir de ta tête - ça t'obsédait, un sentiment écarlate et vivace comme un amour d'adolescent. tu t'étais mis dans l'idée d'assister à la messe - d'abord le dimanche, puis tous les jours - dans l'espoir d'attirer son attention, juste un instant ; pour un quelques mots, rien qu'une fois, rien qu'une minute. ça n'avait pas manqué - un joli matin de novembre, un samedi froid et austère, elle était arrivée au beau milieu des chants, et s'était installée directement à côté de toi. immédiatement, elle t'avait souri - comme une vieille connaissance, comme un camarade de jeu ; une grimace enfantine, décomplexée - complice. vous croyez que j'irais en enfer pour si peu ?
aux premiers mots de l'eucharistie, tu étais déjà amoureux.

je pourrais vous tordre le cou vous savez. ou bien vous frapper la tête contre un mur jusqu'à ce qu'il n'en reste pas grand chose.

elle cogne contre la cloison, du bout des doigts, une cadence entêtante - tu te surprends à rêver de lui tordre le poignet, de la faire arrêter une seconde ; c'est son tempo diabolique qui t'atteint, bien au-delà de ses élucubrations sordides. elle n'est pas la première à proférer des menaces à ton encontre, à l'abri de l'anonymat - jusqu'ici, elles n'ont jamais quitté la cabine. vous auriez fait le bien toute votre vie et moi le contraire, et pourtant, lequel d'entre nous se tiendrait toujours là pour en rire ? jeux de rhétorique - la réalité est toute autre. tu mets un point d'honneur à être le dernier debout ; ça ne t'amuse même plus. quant à votre amant, dans l'histoire, je crois qu'on le sait tous les deux... il préfererait cent fois être mort. vous ne pensez pas ?

est-ce vrai ? il y a quatre ans tu aurais répondu par l'affirmative, sans hésitation aucune. certainement que si tu n'avais pas été débarqué sur dedale presque immédiatement, la culpabilité t'aurait conduit droit dans un précipice - une falaise, peut-être. une corde. les étendues meurtrières de la sibérie. aujourd'hui, cependant, tu es un homme nouveau ; ressuscité par la main d'un autre - mutilé, mais vivant. la vérité, c'est que tu ne sais plus vraiment ce qui est préférable, et qu'idéalement, tu évites d'y réfléchir.

- non. non, vraiment, je ne pense pas. tu meublerais d'un sourire si elle pouvait seulement te voir ; elle semble estropier ton éloquence. tu reprends finalement : heureusement, il y a plus dans la vie que les femmes infidèles, que les amours malheureuses. il s'en est remis, comme tout le monde. tu résistes à l'envie de t'approcher du panneau de bois, à regarder ton interlocutrice bien en face.  vous en riez maintenant, peut-être. c'est bien ; mais ça ne durera pas. ça ne dure jamais.





Azraël
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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyMer 7 Mar - 3:09
tu as toujours adoré les églises - à la longue, tu as fini par en faire ta scène privilégiée.
déjà petite avant de découvrir les affres du coeur et de t'y jeter à corps perdu, tu te plaisais à faire semblant - tous les dimanches, ta robe blanche et tes sourires hypocrites ; une oreille distraite pour les litanies et ton coeur entier déjà offert au mensonge. t'étais l'enfant chérie - celle qu'on met en plein milieu des choeurs, qu'on envoie chercher l'aumône à grand coup de sourires enjoleurs ; et ça te plaisait. ce n'était qu'un jeu d'enfant ; juste avant que tu ne vendes ton âme au diable - et puis c'était resté, comme un passe temps malsain. tu avais découvert les hommes et leurs inombrabres faiblesses, ensuite - et tu avais vite compris que les pires d'entre eux se réunissaient chaque dimanche sur les bancs de la messe dans l'espoir futile d'obtenir l'absolution pour leurs écarts dérisoires ; tant et si bien que dieu existe, qu'est-ce qu'il pourrait bien en avoir à faire ?

non. non, vraiment, je ne pense pas.
tu hausse les sourcils - mauvaise foi, tu oses l'espérer ; ou bien déformation professionnelle - à passer son temps à conforter des idiots, peut-être finit-on par en devenir un. tu esquisses un sourire dans l'impunité de la pénombre - au fond, tu t'en fiches ; idiots ou non, gentils ou pas : tu n'en laisseras aucun s'en sortir indemne.

vous pensez qu'il pense le plus souvent à qui ? à dieu, tu marques une pause, ou bien à elle ? tu laisses échapper un rire moqueur, comme si tu n'attendais aucune réponse. moi, j'ai ma petite idée.

et puis tu lèves de ton banc, comme mue d'une énergie soudaine - et puis tu fais les quatre cent pas dans tes quatre centimètres d'intimité ; tu te surprends à jouer avec les ombres. les vitraux se reflètent sur ton rictus infâme ; rouge, bleu, vert, et puis à quoi bon - t'as toujours l'air aussi malsaine. tu résistes à la tentation de jeter un coup d'oeil de l'autre côté : il n'y a que son âme que tu cherches à démasquer, de toute façon.

il s'en est remis, comme tout le monde.
tu serres les poings, imperceptiblement - il s'en est remis ? hors de question. tu le sais très bien, au fond de toi - y'a ton visage imprimé au fer rouge dans ses souvenirs misérables, ta voix mielleuse dans ses oreilles à tous les coins de rues ; un peu de toi dans toutes les femmes, surtout dans celles qu'il aime - et puis toutes les nuits dans ses cauchemars ; ton odeur dans ses draps au petit matin tandis qu'il tremble encore de ses sueurs froides. il ne s'en remettra jamais : tu as tout fait pour ça. six heures et demie et un coup unique qui déchire le silence et t'arrache à tes songes fiévreux ; tu n'es pas venue là pour ça, pas pour lui - pour lui, il est déjà bien trop tard.

je pense qu'elle le hante tu reprends alors d'un ton enjoué. je pense qu'il rêve d'elle toutes les nuits qu'il y pense tous les jours qu'il la voit dans toutes les femmes et tu reprends ton souffle, exultante. je pense qu'il est - comment est-ce que vous dites, déjà ? ah oui, puis un silence. maudit. je pense qu'il est maudit.

vous savez comment je le sais ? il n'y a pas de souvenirs impérissables tu t'agenouilles, ton visage à hauteur de la cloison - et tu poses tes lèvres contre, comme pour lui confier un secret : sauf le visage de ceux qui vous ont fait du mal. et le mal ; tu murmures dans un souffle, c'est ce que je fais de mieux.

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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyMer 7 Mar - 21:46


how she sees the world
vous pensez qu'il pense le plus souvent à qui ?
tu as pensé à elle tous les jours de ta misérable vie - tous les jours depuis ce dimanche fatidique sur le parvis de la cathédrale, tous les jours de son premier sourire à son dernier souffle, entre tes bras ; il ne se passe pas une nuit sans que tu ne te réveilles avec le coeur au bord des lèvres et la rage au corps - et sur ta peau, son parfum. fleur de pavot et fumées d'opium, datura noir, vierge de fer ; tu as son nom au bout de la langue, comme une écorchure qui ne guérit jamais. multiples infections - de l'âme à la chair.

elle est debout, maintenant. agitée.
je pense qu'elle le hante. je pense qu'il est maudit, elle t'assène comme une gifle - ô, ces inflexions cruelles, ces douleurs précieuses ; une fille en aiguilles, aiguisées. il n'y a pas de souvenirs impérissables. tu le sais bien, pourtant : les souvenirs sont pires que les balles. sauf le visage de ceux qui vous ont fait du mal. c'est un ballet infernal, une valse à mille temps - ses talons, contre le marbre, résonnent à n'en plus finir ; c'est à t'en rendre fou. ce n'est rien d'autre qu'une silhouette à peine visible à travers la cloison, une ombre parmi les ombres - une voix, désincarnée ; l'écho d'un spectre.

tu penses à elle.
exposée, languissante - comme un chat qui s'étire. son corps, dénudé, comme une provocation ; l'autre a détalé à toute vitesse, s'éparpillant en excuses comme un écolier pris sur le fait. elle n'a pas cherché à se rhabiller - n'a pas détourné le regard, n'a pas prononcé une syllabe ; elle se tient immobile comme une sculpture antique, angélique et sereine. elle savait, pourtant, que tu rentrerais plus tôt ce soir-là. ses mains blanches venues encadrer son visage atone, en évidence - son annulaire dénué d'alliance. c'est à ce moment là que tu sens les larmes te monter aux yeux - à ce moment là, seulement, que tu réalises qu'elle t'attendait.
oh, katrina ; il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierai.

- que dieu notre père vous montre sa miséricorde ; par la mort et la résurrection de son fils il a réconcilié le monde avec lui et il a envoyé l'esprit saint pour la rémission des péchés ; par le ministère de l'église qu'iI vous donne le pardon et la paix, tu récites dans un murmure, détachant soigneusement chaque mot. et moi, au nom du père et du fils et du saint esprit, je vous pardonne tous vos péchés. un mensonge nécessaire - tes impostures sacro-saintes. tu n'as jamais su pardonner qui que ce soit. allez-vous en, tu ajoutes dans un souffle, plus bas encore - tu trembles de tous tes membres, un long frisson que tu ne t'expliques pas. ne revenez pas.





Azraël
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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyJeu 8 Mar - 4:31
tu prêtes à ses litanies une oreille distraite - tu l'as eu, tu le sais. tu l'as su dès lors qu'il s'est refusé à tes névroses, dès lors qu'il a revêtu son masque hypocrite ; et ton esprit s'est égaré. tu n'as que faire de dieu et ses promesses, de l'inconnu et de son pardon - tu n'as pour juge et bourreau que toi-même ; et sans doute que ta clémence finira un jour par te perdre. sa voix n'est plus qu'un écho lointain ; il n'y a que le silence qui suit qui n'ait d'importance - tu sais qu'il ne te faudra plus grand chose pour le faire poser un genou à terre. il ne te dit rien et de fait te rappelle tous les autres - tous les mêmes, inlassablement lassants ; sans intérêt et pourtant à ta folie indispensables ; il ne fait pas exception.

allez-vous en.
et tu souris alors que tu triomphes - il n'y a que ça dont tu ne te lasses jamais. c'est un mélange doux-amer ; la satisfaction d'avoir gagné, encore - et puis une déception perpétuelle : au final, personne n'était jamais vraiment à la hauteur. ça va trop vite, pourtant - c'est comme s'il était déjà tombé il y a longtemps, sans jamais vraiment s'en relever tout à fait ; et puis soudain tu comprends. ce n'est pas ta victoire mais celle d'une autre, et tu ne peux que lui tirer ton chapeau. ça t'agace, ça te frustre ; t'as le sentiment de rester sur ta faim - à moins que ?

ne revenez pas.
le ton se veut ferme mais tu n'entends là que des suppliques - tu laisses éclater un rire sans joie. à quoi bon ? tu lui reviendras en songe comme une malédiction - ce sera insidieux d'abord et puis ça le prendra au corps, à l'âme et à tout le reste ; ce soir tu iras même jusqu'à lui refuser ton visage : tu prendras celui de ses démons et tu leur prêteras ta voix - alors seulement pour lui comme pour les autres, tu deviendras le mal en personne ; et tu t'en délecteras. mais pour l'heure, il est temps de parfaire ton acte - il faut qu'il sache, pour en souffrir comme il faut.

vous savez, vos amants maudits ; ce n'est pas de leur faute - ni de la votre, d'ailleurs, tu soupires, presque sincère. tu ne fais plus les cent pas - tu t'es figée sous le reflet des vitraux à la manière d'une apparition divine ; pourtant tu viens d'en bas, des enfers étendus sous vos pieds ; qu'importe. mais tout m'ennuie. un silence, toujours - pas une hésitation, mais nécessaire. tout m'ennuie à en crever.

c'est ce que tu leur dis tous - et il te semble que c'est ce qui leur fait le plus mal, à chaque fois - non seulement de savoir que c'était en jeu ; mais qu'en plus, ils n'en ont jamais été à la hauteur.

vous n'êtes en rien différent, finalement.
tu hausses les épaules - tu ne t'attendais ni à mieux ni à pire. sept heures sonne comme un glas ; l'instant se brise et tu sens qu'il est temps d'en finir - pour le moment, tout du moins. tu t'éclaircis la voix, en vain - l'important a été dit, déjà.

je vous demanderai votre nom, la prochaine fois. tu te lèves avec une lenteur insupportable, comme soudainement écrasée par le poids de tes méfaits - mais il n'en est rien, comme toujours. nous nous reverrons, c'est certain.

et tu souris quand tu t'éloignes ; ce n'est pas un aurevoir - c'est une promesse.
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MessageSujet: Re: (terminé) these wicked games i play 一 azrael (terminé) these wicked games i play 一 azrael EmptyJeu 8 Mar - 19:53
Le mot de la fin
La fierté précède la chute. Comme un présage funeste, une prophétie inéluctable. Elle, si resplendissante et cruelle, lui si digne et obscur. Voici donc l'ivraie du jour, se confrontant dans un confessionnal. Elle lui ressemble, il le sait. Il l'amuse et elle le sait. Alors ils s’égratignent en mots délicats, fourbent qu’ils sont. Si bien qu’à la fin il ne reste sur le sol qu’un peu de cette fierté commune qu’ils ont partagé sur le sol.

Azraël prononce enfin des mots d'absolution, de pardon qu’il n’accorde peut-être que pour jouer le jeu. Celui du pieux. Pour mieux se débarrasser d'elle et de son reflet irisé. Esmée n'a rien d’autre à prêcher que des rires, un énième aveu sur sa condition.

Et alors qu’il lui demande de ne plus revenir, elle promet, un sourire carnassier sur la bouche que ça ne s’arrête pas ce jour.

Alors ils se reverront. Et peut-être que cette histoire là nous racontera leur chute.




Dedale
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(terminé) these wicked games i play 一 azrael
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